(Article paru dans le Journal le Soleil le 24 novembre 2001)
C’est le Bureau des Travaux publics qui amorce en juillet 1842 les travaux de construction du canal de Beauharnois. Les ouvriers sont en grande majorité des irlandais ayant émigré pour fuir la misère de leur pays natal. Ils proviennent des régions de Cork et de Connaught et sont probablement arrivés via New York où ils auraient participé à de grands chantiers.
Au printemps 1843, le chantier du canal est séparé en plusieurs sections qui sont confiées à des entrepreneurs privés. Les conditions de travail se détériorent. Les heures de travail qui étaient de 6 h à 18 h passent à 4 h ou 5 h le matin jusqu’à 19 h le soir. Les salaires sont réduits de 60 cents à 50 cents par jour et les ouvriers ne recevaient leur dû qu’à la fin de chaque mois. Ce qui sèmera la grogne chez les ouvriers irlandais et conduira au soulèvement sanglant du 12 juin 1843.
Les ouvriers vivaient de 10 à 12 personnes dans des habitations rudimentaires qu’ils appelaient « shanties », maisons sur pièces construites sans aucune fondation sur des terrains qu’ils devaient louer à leur employeur.
Mettre en valeur le Vieux Canal de Beauharnois au centre-ville de Salaberry-de-Valleyfield, c’et aussi déterrer tout un pan de notre histoire régionale t rendre hommage à ceux qui l’ont édifiée.
Sources : Le soulèvement des ouvriers irlandais, revue Au fil du temps, Société d’histoire et de généalogie de Salaberry, Volume 2, Numéro 3, juin 1993. Viau, Roland, Vie et mort d’une route d’eau : patrimoine historique et potentiel archéologique de l’ancien canal de Beauharnois, Rapport final soumis au Ministère des Transports du Québec, août 1988.
Le projet de mise en valeur du Vieux Canal de Beauharnois : répondre à des besoins
L’intégration de ce projet aux attraits de la région permettra non seulement d’offrir une destination touristique attrayante, puisqu’il se conjugue parfaitement avec la vocation maritime de Valleyfield, mais offre davantage pour toute la région :
- En complémentarité avec d’autres infrastructures touristiques, telles les Régates internationales de Valleyfield et la marina Campi, il bonifie la vocation touristique de la région.
- C’est un projet structurant sur le plan urbain puisqu’il permet à la ville de développer un concept d’aménagement original permettant de revitaliser un des vieux quartiers, soit le centre-ville qui longe le canal.
- Il apporte aux gens de la région une source supplémentaire d’identification et de fierté de par son originalité et son potentiel de développement. Le projet est destiné dans ses fins à l’ensemble de la population et non à un groupe particulier, C’est un équipement collectif.
- Sur le plan communautaire, il consolide le dynamisme local. Les promoteurs en sont les gens et les institutions de la région eux-mêmes, dont la ville de Valleyfield, qui se sont regroupés sous forme d’organisme à but non lucratif.
- C’est un projet qui s’intègre aisément dans l’environnement urbain puisque d’un côté, il longe une des principales artères de la ville et de l’autre, il fait face au parc Delpha-Sauvé, un espace de verdure dont tous les campivallensiens profitent dans le cadre de randonnées pédestres ou cyclistes.
- Sur le plan économique, l’ajout d’un tel équipement augmentera le poids de la masse critique nécessaire à la rétention touristique et générera des revenus supplémentaires, dans une activité de la base économique. Une telle activité motrice régionale permet d’importer annuellement des revenus de l’extérieur de la région et accroître la richesse collective.
Finalement, il entraîne une diversification économique puisqu’il permet de développer le secteur touristique, l’un des plus dynamiques à l’échelle planétaire.